Extrait du journal

Du côté du gouvernement, les symptômes sont, médiocres. En instituant le 12 septembre dernier les conseils de guerre de campagne, M. Stolypine, qui ne pouvait se méprendre sur le caractère odieux de cette juridiction sommaire, avait certainement espéré se rendre maître de la révolution. Or, celle-ci n’a pas capitulé. Les meurtres tout récents du général Ignalieff, du général Von der Launtiz et du général Pavlof, ont montré que le terrorisme continue à choisir ses victimes et qu’il les exécuta à coup sûr. C’est une conséquence fatale des régimes répressifs de provoquer les violences qu’ils so flattent de supprimer. Les conseils de guerre de campagne, qui ont fait fusiller, souvent au hasard, des centaines de personnes, n’ont pas échappé à cette loi générale. Ils ont aggravé le mal qu'ils étaient destinés à guérir....