Extrait du journal

Les bolcheviks ont été désorientés bien plus qu'on ne le pense par l'offensive du nationalisme chinois. Il suffit, pour en être persuadé, de suivre les conseils que prodiguent dans la presse moscovite les chefs du gouvernement des Soviets. Staline, en particulier, dans la Prarda, constate avec regret que la révolution chinoise rencontre beaucoup plus de difficultés que la révolution russe n’en a rencontrées. « Les éléments impérialistes, écrit-il, sont plus unis qu'ils ne l’étaient en Russie. » Le coup d Etat de Tchang Tso Lin montre que la bourgeoisie chinoise abandonne la révolution cl se prépare à constituer le noyau d un centre national anti-révolutionnaire. La révolution chinoise ne pouvant se développer rapidement, les communistes doivent reculer devant une bataille décisive aussi longtemps que les masses ne seront pas prêles à les soutenir. 11 ne faut pas non plus, conseille encore Staline, créer en Chine des sommets d’ouvriers et de paysans, car ce serait donner une arme aux ennemis du peuple chinois. Ce n’est pas la révolution mondiale qui a lieu en Chine, c’est la plantation artificielle de la soviétisation moscovite. Boukarine, membre du comité central et du Politbureau, donne les mêmes directives aux dirigeants du mouvement révolutionnaire chinois. « Eviter soigneusement toute forme d’organisation permettant aux impérialistes étrangers de parler de la mainmise de la Russie sur la Chine et d'une participation des socviets dans la lutte qui sévit entre nationalistes républicains et conservateurs. » < somme nous sommes loin des déclamation dithyrambiques qui emplissaient la presse russe, il y a un mois, et comme on sent venir le camouflage des propagandes futures!...