Extrait du journal

Les recrues arrivent en novembre, parfois en décembre. Dès la première inspection trimestrielle, il faut qu’ils soient presque aussi instruits que les soldats des classes précédentes. Les généraux sont d’une exigence inouïe à cet égard. A l’inspection générale de juillet et d’août, toutes les classes, la deuxième portion, les derniers arrivés sont mélangés, et tous indistinctement doivent manouvrier également bien et connaître les règlements de la même façon. Et si un homme de troupe paraît moins habile que son voisin, pas d’excuse possible. En vain, le capitaine, le colonel diront : celui-ci n’a que huit mois de service, tandis que celui-là est dans sa quatrième année. Il n’y aura pas de reproches assez durs de la part de l’inspecteur, pas de paroles assez amères dans son ordre d’inspection, pour le chef de corps, parce qu’un homme de recrue aura eu le port d’armes trop haut ou trop bas ; bienheureux le capitaine de la compagnie si le général inspecteur ne s’est pas évanoui, en voyant cette même recrue, avec le sac un peu de travers, — sa conformation n’étant pas celle de l'Antinous, — ou avec sa cravate mise sans le bon goût du Jockey-Club!...