Extrait du journal

IjC 28 octobre, on ne put communiquer de Vienne avec aucune station au sud de la ligne Lajbach - Temesvar. La Direction centrale, qui régissait 60.000 kilomètres de voies ferrées avec 12.000 locomotives et 30.000 wagons, se trouva dépossédée par les six Etats nouveaux en cours de formation et les organes administratifs des territoires passant à l’Italie et à la Roumanie. Toutes ces administrations voulaient devenir indépendantes dans leurs frontières, sans tenir compte des besoins du service général. Il en résulta en quelque* heures un chaos indescriptible de l’exploitation en même temps qu’un arrêt de tout le ravitaillement militaire et civil. Les masses désordonnées refluant vers l’intérieur, restées sans vivres, obligeaient à appréhender le pillage des provinces traversées par elles. Et, cependant, tous les trains de ravitaillement destinés aux armées du front italien étaient arrêtés n’importe où en cours de route, embouteillant les gares et ne pouvant être déchargés faute de bras. En même temps, les troupes, principalement les Hongrois, réclamaient des trains vides pour rentrer à la maison. La révolution sud-slave coupait derrière la Vénétie toutes les communications ferrées et télégraphiques, et le bruit courait que les Anglais avaient débarqué à Trieste et mis la main sur les voies de chemin de fer. Ives troupes du Tyrol ne disposaient . que d’une unique voie de retraite de Trente sur Botzeu, Franzensfcst et l’Eisack,.,dans une étroite vallée de montagne sur laquelle tous les organes des étapes étaient - dissociés....