Extrait du journal

Vous avez donné une arme de plus à ceux qui ont I habitude malsaine de couper les ailes au mérite, à ceux qui taillent, qui sabrent à droite et à gauche dans les rangs des officiers pour éliminer ceux qui gênent leurs favoris, et qui veulent faire arriver leurs créatures. Votre loi est une porte plus que jamais ouverte à la faveur, avec l’entressaillement, tout à côté, d’une poterne réservée la proscription. Oui, la proscription, le mot est exact. Peutêtre, monsieur le député, n’avez-vous pas une idée exacte de cette armée, si différente de celle dans laquelle vous serviez il y a vingt ans ; peut-être d’autres travaux parlementaires vous détournent-ils des travaux purement militaires. A coup sur, ce n’est pas la connaissance de certaines lois concernant l’armée, ou encore la lecture plus on moins superficielle de ses règlements, qui donne une idée suffisante et approfondie des choses qui la concernent. Nous n’avancerons pas une assertion téméraire en disant que, pour bien connaître l’armée, il ne suffit pas d’en avoir été, il faut en être, il faut porter ce pesant harnais de guerre qui ressemble trop souvent à la robe de Déjanire, il faut avoir souffert d’humiliations personnelles....