Extrait du journal

« Hélas ! pensais-je en attendant mon tour, de quelles fadaises, de quelles platitudes, de quelles stupidités laborieuses n ’ mondet-on pas ce peuple inte.hgent ! Au nom du cinéma tout-puissant, quelle permanente injure ne faiton pas à l’art et à la pensée I Quelle médiocrité satisfaite, quelle débauche de facilité, quelle prétention tapageuse dans notre production nationale, et comme la grande leçon d’effort, de loyauté qui devrait monter de la défaite se trouve étrangement trahie ! A quoi bon citer des titres ? A part deux ou trois œuvres à demi réussies, démarquages de pièces ou de romans, que de films gauches, mal bâtis, conventionnels, longs, déplorables ! Le rire y devient pitoyable, et i’émotion puérile. Si 1 on pouvait sentir, parfois, la réaction navrée de la salle, c-n comprendrait que, fort heureusement, le public reste au-dessus de son spectacle. Mais une nation qui doit trouver dans son énergie spirituelle les mobiles de son redressement a besoin d’une autre pâture. Il est ternes de nous révolter, si nous ne voulons pas nous abrutir....