Extrait du journal

‘ Iî est curieux de voir comme ils discu tent depuis la mort du comte de Cham bord. w Ils se croient sûrs de réussir et d’a près eux ce n’est plus qu'une affaire de temps. i Un des plus sages parmi leurs conseil lers leur dit que s’ils ont maintenant l’unité dans la famille royale et l'unité clans le parti monarchique, il leur man que encore la consécration populaire. A vrai dire, ils ne l’auront point, car le peuple n’est pas avec eux. Le suffrage universel est contraire à l’hérédité et même à la durée prolongée du pouvoir sur la même tête. Le second Bonaparte le sentait bien, quand il fit son plébiscite de mai, en 1870. 11 avait besoin d’un autre baptême, et Dieu sait où cela l’a mené. ’ Donc, pas de royauté possible avec l’institution du suffrage universel ; et qui pourrait jamais se flatter, quoiqu’il arrive, de supprimer le suffrage univer sel en France ? Autant dire qu’il pour rait en être de même aux Etats-Unis. La République est faite et fondée défi nitivement. Elle passera encore par bien des épreuves. Nous ne sommes pas des plus sages et point, assez modérés. Nous avons des voisins qui nous guet tent, nous jalousent et quelques-uns qui méditent notre perte. Tout cela nous obligera pour longtemps à la lutte. Les deux ennemis intérieurs de la Ré publique sont chacun à un pôle opposé : ce sont les socialistes, les anarchistes, les collectivistes, de quelque nom qu’on veuille les appeler; puis les bonapartis tes ou plutôt les vésariens, quel que soit le dictateur autoritaire qui cherchera un jour ou l’autre à faire main basse, s’il le peut, sur le gouvernement. Communisme ou césarisme, ce sont encore des formes de la république, des formes de la démocratie, et les pires, et c’est pourquoi ces formes alors ne du rent pas. Le peuple reprend Lien vite ses droits, sa liberté, car la société ne veut pas et ne peut, pas périr. On l’a bien vu sous le second Empire, qui ne fut après tout qu'une façon de mauvaise république;...