Extrait du journal
sont réguliers, sa taille, un peu épaisse aujourd’hui, est néanmoins bien prise ; son allure est élégante, sa voix bien tim brée. Il était, il y a peu d'années encore, fort aimé de ce brave peuple de Lon dres, qui trépignait d’enthousiasme, lorsque, à Polytechnic-Hall, à la suite d’une séance de fantasmagorie, on lui montrait, projetée sur un transparent, l’image agrandie de son roi et de sa rei ne à venir. Quand il tomba malade, il y a deux ans, ce fut une grande émotion dans le pays. On s’arrachait les bulletins de sa santé, toutes les fêtes demeuraient arrêtées; et pour célébrer sa guérison, on organisa des réjouissances généra les. Lui, il a toujours accueilli ces dé monstrations avec un grand flegme. On dirait qu’il a passé aussi près de la mort sans voir ce qu’elle commandait à sa vie. Il n’a point changé. Remis sur pied, un peu chauve, un peu alourdi, il a con sidéré un instant, d’un œil complaisant mais non ému, sa jeune famille déjà nombreuse, et puis il est parti par le premier paquebot. Nous ne savons encore quels seront les résultats généraux du voyage mer veilleux qu’il vient de taire à travers l’IIindoustan. Sans doute, ce voyage avait un but politique. Il dénonce, en tout cas, par sa coïncidence avec une grave discussion du Parlement, un plan général dans lequel le prince de Galles avait un rôle tracé ; mais s’il est allé planter un jalon là-bas, soyez sûr qu'il ne Ta ni préparé, ni placé, ni enfoncé lui-même en terre ; on aura fait tout cela pour lui. Si certaines expressions vulgaires étaient de mise quand on parle des grands de la terre, on pourrait dire que le prince Albert-Édouard a toutes les al lures d’un bon garçon. Semblable au ro seau de Brutus, peut-être cache-t-il une moelle d’or sous son enveloppe banale ; ...on verra cela quand il dépouillera le jeune homme pour devenir roi. Jusqu’alors, il faut nous en tenir à ce que nous avons vu, à ce que nous voyons, — et souhaiter bonne chance au xAnglais. CH. LAURENT. -4 EXPOSITION UNIVERSELLE DE PARIS...
À propos
Lancée en 1862, La France était un quotidien suivant une ligne éditoriale à la fois libérale et favorable au Second Empire. Durant la Commune de Paris, le quotidien publia également une édition départementale imprimée à Tours. En 1874, Émile de Girardin, fondateur de La Presse et grand entrepreneur médiatique également proche d’Adolphe Thiers et de Gambetta, rachète le journal. Sur quatre pages, on y écrit de longs articles, en plusieurs parties, qui s’étendent parfois même sur plusieurs jours.
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