Extrait du journal

Grâce à Dieu, il existe encore dans le monde une raison supérieure, raison puissante, qui ne perd point sa puissance quand elle a l'air de succomber, qui se relève toujours dans un temps non donné, et qui par là, se trouve placée aux antipodes de cette autre raison éphémère que l’on appelle fabuleusement la raison du plus fort. Nous n’avons pas besoin de dire laquelle de ces deux raisons est la nôtre, mais, dût notre voix se perdre danse vague, il ne nous parait pas inutile de signaler une différence frappante entre les instincts haineux de la révolution et les instincts généreux des ennemis de taule révolution. Dites qui aime la France, de nous ou de VOU'? Vous vous déballez pour des portefeuilles ministériels, profitant de ce qu’une incohérence forcée en a fait litière, vous en voulez faine une curée; à la moindre faute commise par des ministres, vous exploitez leur succession présumée et vous salissez ainsi le siège sur lequel vous aspirez à vous asseoir. Vous ressemblez à des gens qui briseraient un baromètre, parce qu’il annonce le vent el la tempête. Pour nous, en dehors de ces variations, plus immuables qu’aucune pensée officielle ou délicieuse, nous avons toujours des larmes pour les malheurs de la France, une inébranlable sympathie pour sa gloire, un profond mépris pour qui la trompe et parconséquent une fidélité invariable qui ne l’a jamais trompée....