Extrait du journal
bien du caractère de bon démocrate de Carnot, personne n’amoindrirait et, à plus forte raison, ne supprimerait la fête nationale en signe de deuil. Le deuil est dans le cœur de tous 5 mais il ne doit pas faire oublier ceux qui le 14 juillet 178‘J conquirent la liberté de tous les Français en prenant la Bastille. Ces morts méritent, eux aussi, qu’on les honore en les fêtant. La fête nationale devrait donc avoir lieu partout. Four Paris, il se présente une objection, qui est celle-ci : l’armée étant en deuil pour trente jours, la re vue de Longchamp ne peut pas avoir lieu. Nous ne voulons pas examiner si cet empêchement est absolument de règle; nous l’admettons et d’autant plus vo lontiers que les années précédentes on a, a cette place, réclamé la suppression de la revue, qui fatigue outre mesure nos bons troupiers, sans donner à la fête nationale un éclat particulier. On peut donc supprimer la revue des troupes et maintenir les autres parties de la fête, c’est-à-dire ce qui compose la fête, dans les petites villes, jeux, dan ses, illuminations, etc. Il ne faut pas perdre de vue que beau coup d’industriels et de commerçants, qui sont des travailleurs dignes du plus grand intérêt, ont déjà escompté les re cettes du 14 juillet pour faire honneur à leurs affaires, payer leurs fournisseurs. Supprimer la fête, n'est-ce pas les pri ver d’un revenu 0 Mi naine? N est-ce pas en mettre quelques-uns dans l’embarras et peut-être dans la misère ? Lt les malheureux qui reçoivent le ma tin, dans les mairies, des bons de pain, de viande, des vêtements pour leurs enfants y a-l-cn pensé? Si la fête est supprimée, ces distributions n’auront pas lieu ; on les ajournera indéfiniment, ce qui re vient. au même. Autrefois on criait : le roi est mort, vive le roi ! Cela signifiait que la vie de la nation n’était pas arrêtée par la mort du monarque. Il doit en être de même sous la République. La fête nationale ne* doit donc être ni supprimée, ni ajournée, sa célébration n’altérera en rien le res pectueux souvenir que la France con servera toujours du Président Carnot mort au champ d’honneur. Ibknée Blanc....
À propos
Lancée en 1862, La France était un quotidien suivant une ligne éditoriale à la fois libérale et favorable au Second Empire. Durant la Commune de Paris, le quotidien publia également une édition départementale imprimée à Tours. En 1874, Émile de Girardin, fondateur de La Presse et grand entrepreneur médiatique également proche d’Adolphe Thiers et de Gambetta, rachète le journal. Sur quatre pages, on y écrit de longs articles, en plusieurs parties, qui s’étendent parfois même sur plusieurs jours.
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