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La France, 5 décembre 1919

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La France
5 décembre 1919


Extrait du journal

A-t-on assez répété, pendant toute la période électorale, qu’il ne faut plus politicailler, et que c’est l’heure, vu jamais, de faire de la besogne utile ? J’ai si l>ien,. pour ma part, compris cette formule, que mon premier acte, en revenant de ma montagne avec mes gros souliers couverts de neige, a été de demander à interpeller sur les trans ports. Si ça pouvait amener un bon nouvel an, éviter l’accident quotidien, vous permettre de faire dix kilomètres au moins à l’heure, d’expédier des pa tates, d’en recevoir et d’entrevoir à l’horizon nébuleux quelques kilos d'an thracite, je pense bien que je n’aurais pas perdu mon temps. Seulement, je vois bien aussi que je serais joliment présomptueux, si je disais que je suis sûr de pareil résultat. ' Il n’en coûte rien d’essayer, et c’est se que je ferai. C’est aussi ce que pour raient faire mes six cents collègues, les ans avec la tranquillité de l'expérience, îes autres avec la fougue du jeune âge 5t l’ardeur d’une première élection. Car il n’en est pas un d’entre nous qui ne comprenne que la situation actuelle ne peut plus durer. Si on doit nous don ner comme remède des paroles, nous verrons bien. Mais tout gouvernement qui le ferait ne serait pas digne du pays. Je connais des 'industriels qui pnt voulu ravitailler les pays envahis. Ils ont demandé des wagons aux com pagnies. On leur a répondu. Ils ont pu constater ainsi que les livraisons qu’ils se proposaient de faire pourraient avoir lieu, effectivement-.» dans deux ans !... re • * À l’heure où j’écris ces lignes, nous n’avons plus guère de gaz. et pas beau coup plus de lumière. C’est pourtant le moment où il en faudrait. On nous annonce d’autre part des hausses fan tastiques sur tout ce qui est nécessaire à la vie. -Jusques à quand cela va-t-il durer ? Allons-nous nous contenter de répé ter tout le temps : au travail, au tra vail, et continuer la triste tradition qui veut que tout se résolve en paroles et en promesses ? ' Travailler, ça veut dire quelque chose. Ça veut dire : commander et se faire obéir. Ça veut dire : produire et faire produire. Ça veut dire : mettre la main à la pâte, surveiller, encourager les bonnes volontés, et ficher à la porte les fainéants. Ça ne veut pas dire : dor mir et laisser dormir. . Si nous ne travaillons, pour ce qui nous concerne, qu’en février, nous ar riverons tout de suite à Pâques. Et, à ce train-là, le marasme durera jusqu’à la Trinité, jusqu’à celle qu’on ne voit jamais. Pour le moment, on cause dans les couloirs, et c’est tout. Je voudrais bien, pour ma part, que le gouvernement ait un programme d’action immédiate. On dit souvent qu’il ne faut désespérer de rien, Colonel GIROD, Député du Doubs....

À propos

Lancée en 1862, La France était un quotidien suivant une ligne éditoriale à la fois libérale et favorable au Second Empire. Durant la Commune de Paris, le quotidien publia également une édition départementale imprimée à Tours. En 1874, Émile de Girardin, fondateur de La Presse et grand entrepreneur médiatique également proche d’Adolphe Thiers et de Gambetta, rachète le journal. Sur quatre pages, on y écrit de longs articles, en plusieurs parties, qui s’étendent parfois même sur plusieurs jours.

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