Extrait du journal

im homme devant son droit : dont on peut ne pas accepter les idées, mais auquel on se soumet ce pendant. Le roi, pour nos plus fougueux monarchistes, c’est un chef de parti chargé, — pour les gens honnêtes, — d’appliquer un programme politique,ou d’appeler au pouvoir telle ou telle cama ri lia, — pour les autres. Un prétendant, quels que puissent être ses droits historiques, qui n’accepte pas le programme, ou qui a d’autres amis, ne vaut plus rien. Voilà l’explication de l’attitude de VUnivers ; voilà pourquoi ce journal sera amené, si la chose n’est déjà ré solue, à appuyer Don Carlos, lequel a toutes les opinions du comte de Cham bord, avec l’esprit d’aventure en plus. Après tout, en se plaçant au point de vue du droit monarchique, Don Car los a plus de titres que le comte de Pa ris. 11 descend de Louis XIV, tandis que son rival remonte jusqu’à Louis XIII ; il y a un degré de différence. 11 est Espagnol, dit-on. Cette question n’existe pas au point de vue monarchique. N’a-t-on pas vu, maintes fois, le sou verain en exercice d’un pays hériter d’une autre couronne? N’est-ce pas ainsi (pie s’est formée l’Autriche ? Jacques d’Ecosse, fils de Marie Stuart, n’a-t-il pas succédé à Elisabeth d’Angleterre, la quelle avait fait décapiter sa mère? Au point de vue de la race, si Don Carlos n’est pas Français, il ne l’est pas moins que le comte de Paris. Les familles souveraines forment une nation à part, superposée sur toutes les autres, et qui n’est ni française, ni espa gnole, ni autrichienne, ni allemande, ni anglaise, ni russe, ni quoi que ce soit. Les familles qui composent cette nation ne s’allient qu’entre elles, et ne laissent pas une seule goutte d’autre sang se mêler — légitimement — au leur. Nous ne disons donc pas que Don Carlos est aussi Français que le comte de Paris, mais le comte de Paris n’est pas plus Français que Don Carlos. Il y a le traité d’Utrecht, par lequel Philippe V, roi d’Espagne, a renoncé pour lui et ses descendants, à tous les droits qu’il aurait pu avoir sur le trône de France en sa qualité de petit-fils de Louis XIV. Mais la conduite de divers membres de la famille d’Orléans n’a-t-elle pas élevé un obstacle plus grand que ce traité, entre cette famille et le trône? L’arrière grand-père du comte de Paris n’a-t-il pas fait adhésion à la Républi que, et, reniant sa famille et son titre, pris le nom de Philippe-Egalité? Ce même Philippe-Egalité* n’a-t-il pas voté la mort de Louis XVI ? Le duc de Char tres n’a-t-il pas combattu les troupes du roi de Prusse venant pour rétablir la monarchie légitime? Ce même duc de Chartres, devenu duc d'Orléans et, pardonné par Louis XVIII et ourles X, n’a-t-il pas conspiré con-...