PRÉCÉDENT

La France, 7 juillet 1894

SUIVANT

URL invalide

La France
7 juillet 1894


Extrait du journal

Le lamentable président du conseil, que M. Goblet a si vertement fustigé hier, sans que ni M. Dupuy ni ses amis trouvassent un mot a répondre h ses cinglantes accusations, n’a pas mémo tenté de justifier l’amnistie refusée a Rochefort. En vain M. Pelletan a mis en relief le sort double et contradictoire fait à deux catégories de personnes qui méritaient cependant d’être traitées exactement de même. M. Dupuy est resté sourd et muet. Il a bien fait de ne pas entendre. Qu’aurait-il pu répondre? Le contraste n’est-il pas saisissant ! C’est à propos du boulangisme que Rochefort a été frappé de la façon la plus abominable par des adversaires dé guisés en juges. Ce n’est certes pas l’heure de revenir sur cette histoire déjà lointaine. Mais on ne s’expose a aucun démenti en rappelant que du même côté, amenés par des motifs différents, guidés par des espérances contraires, figuraient a côté de républicains tels que Rochefort, des réactionnaires reluisants tels, pour n’en citer qu’un, que M. Arthur Meyer. On a poursuivi Rochefort. Il a dû qi/itter la France. Les autres — ceux de droite — n’ont pas été inquiétés. Us figurent aujourd’hui au premier rang des amis du gouvernement. Des républicains se permettent de mettre en relief ce spectacle scanda leux. Ils demandent qu’on en finisse avec ces souvenirs irritants et qu’on accorde au moins a un républicain, qui a donné sa vie entière a la défense de la Répu blique, qui a été le premier et le plus redoutable démolisseur du régime im périal, le droit de poser le pied sur le sol de la patrie. Ils rapprochent cette rigueur injusti fiable dont use le gouvernement de la République envers un républicain de la mansuétude extraordinaire qu’il témoi gne aux réactionnaires les plus avérés. Silence ! Mais ce silence est plus éloquent que toutes les subtilité^ oratoires. 11 marque avec force où en est tombée la Républi que, en l’an de grâce de 1894. Passée aux mains de gouvernants qui n’ont d’autre pensée et d’autre but que d’arrêter par la coalition de toute les forces du passé la marche invincible de la démocratie ouvrière, elle n’a de sou rires que p#ur ses pires ennemis. Quel dénouement h tant d’efforts ! Quel démenti à tant d’espérances ! A. Millerand....

À propos

Lancée en 1862, La France était un quotidien suivant une ligne éditoriale à la fois libérale et favorable au Second Empire. Durant la Commune de Paris, le quotidien publia également une édition départementale imprimée à Tours. En 1874, Émile de Girardin, fondateur de La Presse et grand entrepreneur médiatique également proche d’Adolphe Thiers et de Gambetta, rachète le journal. Sur quatre pages, on y écrit de longs articles, en plusieurs parties, qui s’étendent parfois même sur plusieurs jours.

En savoir plus
Données de classification
  • burdeau
  • dupuy
  • a. millerand
  • condorcet
  • casimir-perier
  • sarah bernhardt
  • call
  • âlpy
  • laurent
  • lépi
  • france
  • paris
  • chicago
  • rochefort
  • orléans
  • washington
  • palais
  • floride
  • espagne
  • allemagne
  • la république
  • parlement
  • sénat
  • suez
  • l. n.
  • conseil général
  • faits divers
  • m. j
  • t o.
  • conseil de guerre