Extrait du journal
L’Espagne, considérée comme société, ou comme individu, n’a de défauts que ceux de ses qualités : la négligence et le dédain des choses de la terre. Elle veut, mieux qne les anciens Romains, non posséder l’or, mais commander à ceux qui le possèdent, toujours pauvre en esprit, au milieu de tous les Pérou qu’elle découvrit.*Les Espagnols, dit M.de Chateaubriand, sont des Arabes chrétiens; ils ont quelque chose de sauvage et d’imprévu. Le sang mélangé du Cantabre, du Carthaginois, du Romain, du Vandale et du Maure, qui coule dans leurs veines, ne coule point comme un autre sang. Ils sont à la fois actifs, paresseux et graves. » — « Toute nation paresseuse, remarque l’auteur de ['Esprit des Lois, est grave ; car ceux qui ne travaillent passe regardent comme souverains de ceux qui travaillent. Les Espagnols, ayant la plus haute idée d’eux-mêmes, ne se forment pas du juste et de l’injuste la même idée que nous. Un pâtre transpyrénéen, à la tète de ses troupeaux, jouit de l’individualité la plus absolue. Dans ce pays, l’indépendance nui: à la liberté. Que font les droits politiques à un homme qui ne s’en soucie point, qui renferme sa vie dans son proverbe : Oueja de casta , panto de gracia, miso de casa ( Brebis de race, repas gratis, enfant de la maison); à un homme qui, comme le Bédouin, armé de son escopette et suivi de ses moutons, n’a besoin pour vivre que d’un gland, d’une figue, d’une olive? Il ne lui faut qu’un voyageur ennemi pour l’envoyer à Dieu, qu’une chevrière, pauvre fille d’un vieux père, pour l’aimer. * Père vieil et manche déchirée n’est pas déshonneur. » Padre veto, y mangea rota, no es déshonora. Le malo ( berger) du Guadalquivir, lance en houlette, chevelure retenue par une résille, ne distingue jamais la chose de la personne et réduit toute dissidence d’opinion à ce dilemme : Tue ou meurs....
À propos
La France est une feuille politique quotidienne fondée à Paris en 1834. Légitimiste sous la Monarchie de Juillet, elle est rédigée par Auguste de Villiers de L'Isle-Adam, ancien directeur du Brid’Oison, et gérée par le chevalier D'escrivieux jusqu'au début 1835, année au cours de laquelle le journal et ses collaborateurs sont poursuivis pour avoir inséré dans un article de prétendues lettres rédigées par Louis-Philippe.
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