Extrait du journal

On verra par la dépêche de lord Granville et par la réponse de M. de Bismark, reproduite plus loin, quelle extrême réserve le cabinet britannique avait mise à sonder le terrain et avec quelle artificiels habileté le gouvernement républicain, sous un apparent empressement à accueillir cette ouverture, avait cru se ménager le beau rôle aux yeux de l’Europe. En suggérant d’une plume timide l’opportunité d’un armistice, le ministre anglais se renferme soigneusement dans des considérations de pure humanité, auxquelles ne se mêle pas un seul instant la moindre allusion-politique. C’est uniquement pour éviter à Paris les horreurs de la famine, que la diplomatie britannique a pris la plume. Le conseiller du roi Guillaume se met au même diapason de sensibilité humanitaire. La bonne volonté de l’Allemagne en faveur de la paix n’est pas douteuse. U a signalé tout le premier les terribles conséquences que peut préparer à la capitale de la France un siège prolongé. Pour les conjurer, il a pris les devants sur le conseil amical de l’Angleterre et ouvert spontanément la voie à la négociation d’une trêve. Mais sa généreuse initiative est restée impuissante devant l’opiniâtreté du Gouvernement de la, Défense nationale. C’est sur ce dernier que doivent peser les puissances neutres, pour l’amener à des dispositions moins rétives. Qu’il dise un mot, cl la Prusse est prête à lui accorder le délai nécessaire pour élire une assemblée constituante....