Extrait du journal

Les Chambres vont bientôt rentrer, et il est à espérer que la prochaine session sera plus fructueuse que la précédente. Il faut surtout qu’on s’occupe des lois d’affaires, entr’autre de ce qui a trait aux travaux publics. Bien des choses, à ce point de vue, sont étudiées, mais non encore réali sées. Pour les travaux d’achèvement du port du Havre, par exemple, la commis sion des ports et voies navigables, à la fin de la précédente législature, avait re jeté le projet des ingénieurs du gouver nement, et présenté un autre projet qui satisfaisait à la fois les intérêts du Havre et ceux de Rouen. Ainsi, on construisait bien au Havre un dixième bassin, avec une nouvelle entrée, et une digue dans la rade, récla mée par tous les marins ; mais, en même temps, on achevait l’endiguement de la Seine pour assurer au port de Rouen mie profondeur de 7 mètres à toute ma rée, et en faire un véritable port ma ritime intérieur à 125 kilomètres de l’estuaire, le port de Paris, ce qu’il est, du reste, déjà. Quant au port de Marseille, il réclame toujours ses ports Sud, qui allaient être votés à la fin de la session de 1881, quand un député local grincheux, qui a payé de sa maladresse sa non-réélection, empêcha tout, sous prétexte qu’il y avait eu quelques irrégularités dans la vente des terrains des ports Sud. Marseille réclame aussi le canal mari time allant de son bassin ou avant-port Nord à Arles, sur le Rhône. Ce projet a été mûrement étudié dès 1875, et évalué à 75 millions. Une partie du canal d’Arles à Bouc, construit sous le premier empire, pour rait être utilisé par le nouveau canal, et celui-ci serait la meilleure solution...