PRÉCÉDENT

La France, 10 septembre 1883

SUIVANT

URL invalide

La France
10 septembre 1883


Extrait du journal

fensive erreur nous semblait de si minime importance que nous n’avons pas jugé qu’elle méritât une rectification dans le numéro suivant de la France. Les vainqueurs de l'Alsace-Lorraine n’ont pas jugé l’incident de la sorte. Ils ont décidé, dans leur haute sagesse, que la dépêche par nous publiée, nous avait été réellement adressée par M. Antoine, et ils ont pris prétexte du contenu de cette dépêche pour baser une accusation contre l’honorable député. Voici le passage qui a particulièrement ému l’autorité allemande : « Dans les groupes, les agents de la po lice secrète — les blouses blanches immi grées — circulaient en disant à haute voix: — Le Parlement est appelé pour déclarer la guerre, à la suite de la lettre de M. An toine au Statthalter et des commentaires de la presse française sur ce document.Plu sieurs d’entre ces provocateurs, entre au tres un nommé Rollet, secrétaire de police, ont même essayé d’ameuter la foule contre le député de Metz, et cette mise en scène a vivement surexcité l'opinion publique. » La police a senti l’aiguillon, et ne pou vant s’en prendre à nous ni à notre corres pondant, elle s’est retournée du côté de M. Antoine. Dans l’après-midi de vendredi, l’honora ble député a reçu par huissier une citation à comparaître devant le juge d’instruction, le mercredi 12 septembre, sous l’inculpa tion d’être l’auteur « d’injures répandues dans le journal la France sur le compte de la police de Metz, notamment sur celui de M. Rollet, secrétaire de police à Metz. » Voilà, certes, un procédé bien allemand : c’est l’éternelle histoire du loup et de l’a gneau. L’autorité prussienne, ne trouvant aucun motif pour poursuivre M. Antoine, lui attribue bénévolement une dépêche qu’un de nos amis nous a adressée et à la rédaction de laquelle le député de Metz est resté complètement étranger. Il n’est point besoin d’insister davantage pour démontrer tout l’odieux et tout l’ar bitraire du procédé. Mais s’il y a des juges à Metz comme il y en a à Berlin, la^ police prussienne en sera pour sa ridicule équipée. M. Antoine, que nous ne connaissons que de nom et avec qui nous n’avons jamais eu aucune corres pondance, — comme le cabinet noir de Metz peut s’en assurer en compulsant les papiers saisis chez l’honorable député, — M. Antoine n’est pas l'auteur delà dépêche publiée dans notre numéro du 26 août. L’accusation portée contre lui tombe donc d’cllc-même, Lucien Nicot....

À propos

Lancée en 1862, La France était un quotidien suivant une ligne éditoriale à la fois libérale et favorable au Second Empire. Durant la Commune de Paris, le quotidien publia également une édition départementale imprimée à Tours. En 1874, Émile de Girardin, fondateur de La Presse et grand entrepreneur médiatique également proche d’Adolphe Thiers et de Gambetta, rachète le journal. Sur quatre pages, on y écrit de longs articles, en plusieurs parties, qui s’étendent parfois même sur plusieurs jours.

En savoir plus
Données de classification
  • antoine
  • waldeck-rousseau
  • gambetta
  • jules de gastyne
  • lucien nicot
  • graux
  • charles x
  • franco
  • philippe v de bour
  • de maumigny
  • france
  • paul
  • espagne
  • metz
  • chine
  • utrecht
  • francisco
  • orléans
  • allemagne
  • amérique
  • la république
  • parlement
  • faits divers
  • ambassade de france
  • l'assemblée
  • quoti