Extrait du journal

Le sentiment des difficultés de l’heure présente déborde de toutes les plumes. Tout le monde est d’accord qu’il est urgent de remédier aux mnux du jour ; mais sur la question des voies et moyens, la division esv extrême; pourquoi? Parce que, d’abord, on ne s’attache pas aux principes, on ne s’avise que d’expédients;—or, il ne faut pas que les expédients usurpent la place des principes; parce que,ensuite,on parle sou vent pour parler et sans se mettre en peine de conclure. Voici, par exemple, le calque fidèle de l’article du Constitutionnel d’aujourd’hui : « On peut avoir raison de mettre en avant le mot de Constituante, mais on a tort de s’en emparer comme d’une thèse domi nante. Si nous avons demandé une Cons tituante,—c’est notre confrère qui parle,— ce n’est pas précisément pour la mettre à l’ordre du jour, mais pour qu’il en soit question, et que, son heure étant venue, le pays ne soit pas pris au dépourvu. 11 ne faut pas précipiter une solution définitive, quoique le provisoire soit plein de dangers et d’inquiétudes. Il se produit des tiraille ments dans l'Assemblée ; mais est-ce que, dans le pays, tout le monde est d’accord ? Il n’est pas possible de prévoir ce que nous donnerait demain le suffrage universel. La France a été mortellement blessée : elle ne sera sure d’elle-mème que lorsqu’elle aura complètement fermé ses plaies ; mais son besoin le wus urgent est de se guérir. L’Assemblée et le gouvernement ne sont pas toujours d’accord, mais ils se réconci lient toujours. M. Thiers a le tort de tenir beaucoup trop à imposer son autorité ; mais* ce n’est que sur des points de dé tail, etc., etc. > Ces idées sont à coup sur excellentes ; elles sont, de plus , inoffensives; mais quelle solution pratique pi épurent-elles ? Aucune....