Extrait du journal

C’est un lieu commun de dire de l’ou vrier parisien qu’il aime la flânerie et la bamboche ; qu’il est vantard, beau par leur, faisant plus de bruit que de be sogne. Tout cela peut être vrai, et bien d’autres, choses encore que l’on ajouta aisément, quand la conversation tombe sur ce thème entre bourgeois. On doit convenir aussi, et on ne le sait pas assez, que lorsqu’il lui faut donner un coup de main, lorsque la nécessité le presse ou l’honneur professionnel, l’ouvrier pari sien est encore le premier de tous les ou vriers, le plus b:.rdi, le plus adroit, le plus dur au travail, le plus gai, le plus sensible à un mot de louange, qui, tom bée d’une bouche aimée et respectée, la paie de toutes ses peines. Je crois que toutes ces idées se résu ment dans une locution qui est toute parisienne. Un ouvrier dit de lui-même qu’il est d’attaque. Etre d’attaque, c’est ne pas bouder sur l’ouvrage et l’enlever prestement d’un tour do main ; c’est ètrec capable à l’occasion de donner un fort coup de collier, d’achever à soi seul la besogne de quatre hommes. On peut être un ouvrier probe, instruit et habile, sang être d’attaque. Etre d’attaque supposa des qualités plus vives et plus brillantes qui sont plutôt dans le tempérament fran çais. La plupart de nos ouvriers parisiens sont d’attaque. On causait l’autre jour devant moi du grand travail qui vient de s’exécuter ces jours-ci à l’Opéra, sous les ordres de Charles Garnier. Il s’agissait de net-' loyer le plafond dont M. Lenepveu a orné la coupole de la salle. On avait résolu de profiter du congé de la semaine sainte pour mener à bonne tin cette besogne' longue et délicate. ^ On n’avait que peu de temps devant...