Extrait du journal

aux quatre coins de la cour — allumer ce formidable incendie? Croyant qu’il devait s’en prendre aux Dix-Sept, Saris-Nom, dans un état de rage indescriptible, tendait vers eux son poing crispé, leur adressait de folles imprécations, puis lançait vers le ciel les plus horribles blasphèmes. Les soldats, qui n’espéraient plus qu’en la fuite pour échapper a ia mort, s’étaient rués vers la poterne. Fermée ?... Et disparues les clefs qui faisoient fonctionner ses énormes ser rures... Ce fut dans le vaste enclos éclairé par les flammes, une effroyable confusion. Les Anglais affolés couraient de tous côtés, cherchant une issue et piétinant les cadavres de leurs camarades, dont le sol était jonché. En un coin de la cour, les bœufs d’An jou, effrayés par les lueurs et le tumulte, mugissaient lamentablement, essayant de rompre leurs liens. Du haut d’un talus, Fabian, consterné, contemplait ce spectacle. Les écuries incendiées, c’était la pe tite cavalerie des Dix-Sept détruite — et l’impossibilité de courir sus à ceux qui avaient emmené les prisonniers et lui avaient ravi Yolande. Scs compagnons avaient cessé le feu. N’entenaant plus les balles sifder à leurs oreilles, les Anglais reprirent peu à peu leur sang-froid et se rendirent aux ordres du major lorsque celui-ci les rallia pour recommencer un combat que les rougeoyantes lueurs de l’incendie et les premiers rayons du soleil levant ren daient enfin possible. Il leur fit recharger leurs armes et les exhorta à se venger de ces Français, qui venaient de leur causer tant de mal et de leur infliger tant de honte. U les leur montrait: ces ennemis, de-...