Extrait du journal

On annonce l’apparition prochaine d’un manifeste que prépare le comité central de l’Internationale, à Londres. En attendant, nous reproduisons un do cument que Paris-Journal dit avoir été lu dans quelques réunions semi-clandesti nes tenues à Paris. Il ne faut pas attacher une importance exagérée à des déclamations qu’on re trouve invariablement, au lendemain de la défaite, dans la bouche de tous les factieux vaincus. Cependant, il n’y a pas non plus à se dissimuler que la société se trouve cette fois aux prises avec un ad versaire qui ne guette que l’occasion de reprendre la partie. Voici le document dont il s’agit : paris, 19 prairial an 79. A tous les citoyens, En présence des fureurs déchaînées contre le prolétariat par la réaction, il est du devoir de tous les membres de l'association des travail leurs de protester de toutes leurs forces contre un retour inouï à la barbarie. On accuse la commune de toutes sortes de turpitudes, de vols, de viols, d’incendie. Jamais Paris n’a été plus calme que pendant la Commune. Si, pendant la lutte acharnée contre les sol dais de la réaction, des désordres ont eu lieu, jamais ils n’ont été commis par les soldats du droit au travail. U y a eu des incendies. Mais outre ceux allu més" par les Versaillais, est-ce que Paris, écrasé par les janissaires de toutes les réactions, de tous les despotismes, n’avait pas le droit de s’ensevelir sous ses ruines, au cri de : Vive la Commune ! vive la République sociale! Travailleurs de tous les pays, ou nous traite d’assassins, de voleurs, d’incendiaires, c’est à vous de juger et de choisir. Depuis que le monde existe, le prolétaire est...