Extrait du journal
une année du régime Fourtou; qu’on se représente ce ministre finissant cette an née ce qu’il n’avait pas pu faire l’année dernière, et se rassasiant enfin, selon son appétit,de mesures conservatrices. Qu’au rait-on fait? On aurait été de plus en plus loin dans la voie des persécutions; au lieu d ime loi de colportage qui faci lite la diffusion des ouvrages utiles, on eût rendu des arrêtés qui eussent empê ché toute propagande raisonnable, pour y substituer la distribution des photo graphies dyna-tiques. Au lieu d’une loi sur l’état de siège qui rend le citoyen à ses juges naturels, on aurait proclamé l’état de siège et fait juger les particuliers par les conseils de guerre; au lieu de construire des maisons d’école, d’agrandir les collèges, d’amé liorer les édifices des Facultés, on eût consacré le budget de l’instruction pu blique à des œuvres cléricales, à des do tations, à des bourses en faveur des en nemis de la République. Et que fût-il advenu de la presse, que fût-il advenu de la liberté individuelle, que fût-il advenu de la liberté de la tri bune,et même où serait la tribune, où se rait la Chambré? autant de questions aux quelles M. de Fourtou a répondu par avance, quand il a exprimé son regret de ne pas avoir « fait plus ». Que l’on compare les deux situations, celle où nous sommes et celle on nous aurions pu tomber, et l’on verra de quel côté est la stabilité, et la modération qui, seule, rend la stabilité possible; on verra de quel côté est le bon sens, qui, seul, peut rendre les institutions praticables; on verra de quel côté est l’immense ma jorité du pays qui, seule, est assez forte pour maintenir ce calme parfait dont la France a joui depuis l'avènement du ca binet du 1à décembre; on verra après cela s’il faut rayer de l’histoire l’année 1878, en faisant de l’année 1879 une an née de conflits avec un Sénat où la majo rité serait encore à droite. Louis Liévin....
À propos
Lancée en 1862, La France était un quotidien suivant une ligne éditoriale à la fois libérale et favorable au Second Empire. Durant la Commune de Paris, le quotidien publia également une édition départementale imprimée à Tours. En 1874, Émile de Girardin, fondateur de La Presse et grand entrepreneur médiatique également proche d’Adolphe Thiers et de Gambetta, rachète le journal. Sur quatre pages, on y écrit de longs articles, en plusieurs parties, qui s’étendent parfois même sur plusieurs jours.
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