Extrait du journal

Le major Breton. — Au Dépôt. Le major Breton — au sujet duquel nous donnons, d’autre part, des détails circonstan ciés — a passé une nuit tranquille à la sûreté, où il avait été consigné. Ce matin, à dix heures, on lui a signifié le mandat de dépôt, décerné contre lui, et en vertu duquel il a été transféré au Dépôt de la Préfecture, où il a été écroué. Il sera mis, cette après-midi, à la disposi tion de M. le juge Couturier, qui procédera à son interrogatoire. Le major, du reste, ne paraît manifester aucune inquiétude. 11 semble très tranquille et très rassuré sur son sort ; et, depuis hier, il ne s’est pas départi, un seul instant de son calme et de son sang-froid. 11 continue à pro tester qu’il n’est pas un meurtrier vulgaire, et qu’il a tué Génisset sans réflexion sans pré méditation, poussé à bout par les persécu tions continuelles dont il était l'objet de sa part. — Qu’est-ce quo vous voulez, fit-il ; depuis deux ans, cet homme était mon cauchemar, je le trouvai partout sur mon passage. Je l’a vais frappé une fois, mais rien n’y faisait; il revenait toujours à la charge, et il se dérobait toujours, refusant de se battre en duel. 11 écri vait à tout le monde, au parquet, à mes su périeurs, de» lettres calomnieuses contre moi. II avait écrit à mon nouveau colonel, pour tâcher de me déconsidérer auprès de lui. Le jour du meurtre, il est venu à Courbevoie, avec une facture qu’il prétendait que je lui devais, pour essayer d'ameuter les voisins...