Extrait du journal

Londres, l/t septembre. Le Standard a reçu de Hong-Kong de nouveaux détails sur les événements de Canton. Il résulte de sa dépêche que le consul anglais ayant informé le vice-roi de ce qui se passait et ayant voulu télégraphier à Hong-Kong pour réclamer des secours, les employés chinois du télégraphe refusèrent d’accepter la dépêche. Aucun secours ne pouvant être obtenu, les négociants euro péens prirent les armes. Un groupe com posé de trois Anglais et neuf Allemands ouvrit le feu sur la populace qui riposta. Quatre ou cinq Chinois furent tués et nom bre d’autres blessés. Les troupes chinoises arrivèrent enfin et dispersèrent la foule. Elles campèrent dans la concession européenne où elles restèrent toute la nuit. Dix établissements anglais, un comptoir français et deux allemands ont été brûlés. Deux maisons appartenant à des Anglais, une autre à un Américain et une troisième à un Français ont été pillées. Les consuls ont envoyé une note identi- 1 que au vice-roi déclarant qu’ils le tenaient responsable des dégâts causes. L’émotion est encore grande à Canton. Des placards approuvant l’attaque dont la colonie a été l’objet sont affichés sur les murs de la ville, Ces placards invitent le peuple chinois à détruire, à la prochaine occasion, les démons européens et leurs propriétés. Tous les consuls s’accordent à dire que la situation est très grave. On mande de Washington au Times que le secrétaire d’Etat prépare des instructions destinées à l’amiral Crosby, qui commanda la flotte américaine dans les eaux chinoises. Ces instructions se rapportent à la con duite que devra suivre l’amiral dans le cas où une intervention étrangère deviendrait nécessaire. Le Morning Post dit tenir de source au torisée que le texte du traité conclu entre la France et la Chine tel qu’il a été publié par un journal français est de pure fantai sie, quoique se rapprochant vaguement en certains points de la vérité. Ce texte n’a rien eu de commun avec la convention soumise par le marquis de Tseng avant son départ de Paris, à M. Challemel-Lacour. Le Morning Post se croit autorisé à dé-...