Extrait du journal
A mon sens, mes lecteurs le savent, la liberté divisée n’est pas la liberté, c’est la tolérance légale. Je n’appelle liberté que la liberté in divisible, que la liberté qui se pondère par elle-même et par elle seule, et dont les abus se corrigent exclusivement par l’usage. Mais telle que je la comprends, telle qu'elle sera certainement dans l’avenir, la liberté n’est comprise dans le présent que par une imperceptible minorité ; ce n’est donc pas de la liberté, loi de l’hom me, qu’il s’agit entre la Gazette de France et la France ; c’est de la liberté factice, oeuvre des partis. Telle est leur inconséquence que les monarchistes, qui revendiquent la liberté de l’enseignement comme une garantie, repoussent la liberté de réunion comme un péril, et que les républicains, en grand nombre, qui revendiquent la liberté do réunion comme une garantie, repoussent la liberté de 1 enseignement comme un péril. Dans l’exercice de la liberté de réu nion, les monarchistes voient exclusive ment les clubs, tels qu’ils pullulent au lendemain d’une révolution. Dans l’exercice de la liberté de l’en seignement, les républicains dont je viens de parler voient exclusivement les etablissements, tels que les multiplient les congrégations. Ce qu’il faut y voir, ce sont deux fractions de la liberté se faisant contre poids l’une à l'autre. Monarchistes, que la liberté de réu nion effraie, contentez-vous d’invoquer contre elle la liberté de l'enseignement 1 Républicains, qui vous défiez de la liberté de l'enseignement, ne la repoussez pas, ne la mutilez pas, mais opposez-lui d abord la liberté même de 1 enseigne ment, qui est aussi votre droit, et en suite la liberté de réunion, et encore au besoin la liberté de la presse 1 Républicains, en agissant ainsi, en étant les hommes des libertés de tous et de toutes les libertés sans aucune excep tion, sans aucune exclusion, vous ôterez à vos adversaires la seule arme qui leur reste contre vous 1 En agissant autrement, vous leur don nez le droit de vous accuser de n’ôtre pus...
À propos
Lancée en 1862, La France était un quotidien suivant une ligne éditoriale à la fois libérale et favorable au Second Empire. Durant la Commune de Paris, le quotidien publia également une édition départementale imprimée à Tours. En 1874, Émile de Girardin, fondateur de La Presse et grand entrepreneur médiatique également proche d’Adolphe Thiers et de Gambetta, rachète le journal. Sur quatre pages, on y écrit de longs articles, en plusieurs parties, qui s’étendent parfois même sur plusieurs jours.
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