Extrait du journal

jetés dans le même moule. Rien ne les arg rètait, rien ne les décourageait: ni Pincent die de leurs maisons, ni le ravage de leurs champs, ni la destruction de leurs récoltesj ni la mort de leurs proches. Ils s’élançaient, le fer et le feu à la raainj à la poursuite de leurs ennemis, mouraient à côté d’un buisson, au passage d’une ri* vière, au milieu d’un ravin, sur la lisière d’un bois, et leurs armes passaient, avec leur haine, de leurs mains engourdies par le froid de la mort aux mains vaillantes de leurs enfants. Il y avait eu des scènes horribles. Un jour, un Susini tombe, mortellement frappé, au milieu d’une clairière; ses deux jeunes enfants se jettent en pleurant sur son corps. — Lâches ! s’écrie la mère, en les repous sant, est-ce qu’on pleure les pères?... on les venge ! Puis, s’emparant du stylet de son mari, elle fouille sa poitrine, en extrait la bille, suce le sang qui la souille et la tendant à ses fils qui la regardent effarés : — H est des gages qu’il faut savoir par* der, dit-elle; en voici un ! « H leur a manqué des mères! » s'écriait dernièrement quelqu’un en parlant des jeunes gens de notre époque; que devaient être des hommes élevés par de pareilles femmes? Hâtons-nous. GEORGES D’ANGLES. (A suivra.' A...