Extrait du journal

Le problème de l’amélioration de la Seine est en ce moment à l’étude, nonseulement entre Paris et Rouen, mais entre Rouen et la mer. Entre Paris et Rouen, la question est simple, et se réduit à damier à la Seine un tirant d’eau minimum de 3 mètres. Cela ]>ermettra à tous les navires de mer d’un faible tonnage d’aborder les quais de Paris, et réalisera dans une cer taine mesure le rêve caressé par tant de Parisiens, de faire de Paris un port de mer. Entre Rouen et la mer, le problème est plus délicat. Nous avons affaire sur cette étendue à ce qu’on nomme la Seine maritime, que l’on a déjà en partie endi guée, de Rouen à Berville. On a conquis de la sorte des milliers d’hectares sur le fleuve et on les a livrés à la culture ou au bétail. Eu outre, en approfondissant le chenal, on l’a rendu accessible aux forts navires, et des bâtiments jaugeant 2,000 tonneaux et tirant plus de ù mé trés d’eau ont pu aborder le port dûs Rouen. En moins de six ans, de 1872 à 1878, le tonnage de ce port a doublé. Les en trées et les sorties dans le seul bassin maritime sont passées de 552,000 à plus d'un million de tonneaux. Aucun port en France n’a jamais pré senté un tel degré d’accroissement. Aussi, de grands navires chargés de blé, de maïs, de coton, do pétrole, arri vent-ils aujourd’hui directement des ports des Etats-Unis à Rouen ; d’autres y amènent de pleins chargements de houille d’Angleterre, de bois de Norwége, de vins de Bordeaux. Tout cela donne lieu à une très grande activité, sans compter le mouvement que présente d’autre part le bassin fluvial, qui met ce port en...