Extrait du journal

L’INTENDANCE Depuis 1817, époque de sa formation, jusqu’en 1870, l’intendance a donné lieu à bien des plaintes. Le public ne savait rien de ces abus et, lorsqu’il prononçait le mot de l’intendance, il ne manquait jamais d’a jouter cette phrase, ou mieux ce cliché cé lèbre, dont on a un peu abusé à la tri bune : « L’intendance, que l’Europe nous envie. > L’officier se vengeait des priva tions endurées en appelant l’intendant Rizpain-sel. Bien peu cependant connaissaient tous les abus et en calculaient les conséquen ces. Qui savait, par exemple, que l’on compte dans l’armée quatre vétérinaires et demi pour mille chevaux, tandis qu’on n’a que deux médecins pour mille hommes? Si le troupier et le cheval étaient mis sur le môme rang, il faudrait dix fois plus de mé decins que de vétérinaires, car le soldat blessé réclame toujours des soins, tandis que le cheval atteint môme légèrement, a le plus souvent besoin d'ôtre abattu. Mal heureusement, la vie de l’homme est beau coup moins précieuse que celle du cheval qui ne s’acquiert qu’avec de l’argent, tan dis qu'une simple loi suffit pour remplacer les soldats disparus....