Extrait du journal

convient de renouveler charbon, sable et gravier, quand ils sont saturés des impure tés contenues dans Veau à filtrer. Le charbon n’est évidemment pas perdu : on le fait sécher, et on l’utilise ensuite à la cuisine. Le filtre économique dont nous venons de parler pourra être employé dans tous les endroits éloignés des sources, et partout où l’on n’aura pas, pour les usages domesti ques et culinaires, de l’eau parfaitement claire et potable. C’est un fait connu que l’eau des rivières est toujours moins limpide que celle des sources, et d’autant moins que les pluies sont plus fréquentes et plus abondantes. A chaque averse, les eaux des affluents, devenues grosses et torrentielles, se char gent, pendant leur course précipitée, de terre végétale, de glaise, de graviers, de toutes sortes de détritus arrachés au sol et des produits d’érosion des diverses roches de leur lit, et l’ensemble de ces matières est entraîné pêle-mêle jusque dans le lit des rivières et des fleuves. Les proportions des matières étrangères tenues en suspension dans les cours d’eau sont en raison du volume des eaux, de leur rapidité et de la longueur de leur cours, et aussi en rapport avec la nature du sol que les cours d’eau traversent, et avec le plus ou moins de fréquence et d’abondance des pluies qui les alimentent. On a calculé que le Gange entraîne à la mer 860,150 mètres cubes de terre par heure, ce qui ferme la 200° partie du vo lume de ses eaux. L’alluvion déposée par les eaux du Nil est de 5,070 mètres cubes par heure et forme la 120° partie du volume de ses eaux. Le Mississipi porte chaque heure à la mer 2,7k0 mètres cubes de sédi ments terreux. Le Danube emporte avec lui plus de GO millions de mètres cubes de lim >n, et dans les époques d’inondation la proportion des matières en suspension y est quarante fois plus grande que dans la saison sèche. Le Rhône, dont le débit annuel est de 5/»,236 millions de mètres cubes, charrie, en moyenne, dans une année, 21 millions de mètres cubes de limon. Dans la Loire, il y a souvent 225 à 250 grammes de limon par chaque mètre cube d’eau. Dans la Seine, la proportion des matières en suspension s’élève quelquefois iusqu’à 1/9000*. Ainsi, celui qui boirait clans sa...