Extrait du journal

La déclaration que nous publions en tête de nos colonnes n’a pas besoin de commentaires. En nous y associant, nous avons la conscience de rendre un service public. Dans les situations comme celle que nous traversons, il n’y a point d’autre alternative que de s’établir sur le terrain des principes ou de devenir le jouet de tous les hasards. La presse a compris qu’il lui apparte nait d’empêcher que l’irrésolution ne vînt ajouter un malentendu à tous ceux qui nous ont amenés où nous en som mes. L’avis collectif qu’elle adresse aux électeurs fixe les termes de la question qui pouvait diviser les esprits, en rap pelant que les seuls pouvoirs auxquels appartienne le droit de commander à la population, les seuls auxquels elle doive obéissance, sont les pouvoirs régulière ment issus du suffrage universel. C’est à cette doctrine que nous devons exclusivement nous rattacher, car elle est notre seule ancre de salut. Du moment où il sera bien démontré au comité do l’Hûtel-de-Ville qu’il n’est point de subterfuge qui puisse donner à son autorité un point d’appui sérieux, force lui sera d'abandonner la partie qu'il avait cru un moment gagnée. La réaction que nous constations hier ne fait,d’ailleurs, que se fortifier et s’ac centuer d’heure en heure davantage. Tandis que le jour se fait dans l’esprit d’un très grand nombre de ceux que le mouvement avait d abord entraînés, beaucoup de ceux qui s’étaient laissé in timider reviennent, de leur côté, au sen timent du devoir que les circonstances imposent à tous les citoyens. L’exalta tion tombe d’une part et l’atonie cesse de l'autre. C’est un double symptôme qui, joint aux efforts sincères que l’on poursuit dans un but de conciliation, augmente l’espérance d'un dénouement pacifique. — ——♦ Nous avons réuni plus loin différents extraits empruntés, ce matin, au Journal officiel, de Paris. Le document suivant nous a paru, toutefois, mériter d’être détaché de cet ensemble, et spécialement déféré a l’ap préciation de 1 opinion. Nous citons : Tous les journaux réactionnaires publient

À propos

Lancée en 1862, La France était un quotidien suivant une ligne éditoriale à la fois libérale et favorable au Second Empire. Durant la Commune de Paris, le quotidien publia également une édition départementale imprimée à Tours. En 1874, Émile de Girardin, fondateur de La Presse et grand entrepreneur médiatique également proche d’Adolphe Thiers et de Gambetta, rachète le journal. Sur quatre pages, on y écrit de longs articles, en plusieurs parties, qui s’étendent parfois même sur plusieurs jours.

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