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La France, 22 novembre 1838

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La France
22 novembre 1838


Extrait du journal

Puisqu’on dépit de tant de funestes expériences dont l’histoire retrace le tableau, quelques peuples retournent à faire des révolutions, il faut bien qu’il y ait en elles de 1 entraînement.C’est le besoin du changement,qui est naturel à notre espèce, bien plutôt que les besoins réels d un peuple, qui le prédisposent à se révolter. L’ensemble croit à la possibilité d un perfectionnement social instantané, chaque individu espère l’amélioration de son sort particulier, et de là ressort une uni* persille disposition à changer ce qui existe contre ce qui n’existe pas; on connaît ce qui est, cela n’a plus rien de piquant, et comme on ignore ce qui le remplacera, l’imagination a le champ libre pour se le figurer tel qu’on le désire. Cette faculté de rêver un bien-être que notre nature ne comporte pas est un des grands malheurs de notre espèce; c’en est un autre que l’idée vague que nous nous faisons tous d’une perfection qui ne peut pas exister en matière de gouvernement. Quelle que suit la sagesse des lois d’une monarchie, quelque grande que puisse être la bonté innée d’une race de souverains héréditaires, des abus se rencontreront toujours; mais souvent ou les accroît en voulant les corriger. Voyez la révolution de juillet: tant de sacrifices faits depuis huit ans ontils au moins abouti à nous donner plus de bonheur? Point du tout. Aujourd’hui le mal est devenu une règle : tout écrivain condamné, tout détenu politique prend la casaque du criminel, se charge des mêmes fers que l’assassin, et monte en charrette à côté de lui pour se rendre à Clairvaux ou ailleurs, et ce n’est pas mystérieusement que cela se fait, c’est sous les yeux de ce même peuple qui a détruit le plus parfait et le plus fructueux des gouvernements qu’ait jamais eu la France. Voilà comment les peuples arrivent au perfectionnement par la voie des révolutions î...
La France (1834-1847)

À propos

La France est une feuille politique quotidienne fondée à Paris en 1834. Légitimiste sous la Monarchie de Juillet, elle est rédigée par Auguste de Villiers de L'Isle-Adam, ancien directeur du Brid’Oison, et gérée par le chevalier D'escrivieux jusqu'au début 1835, année au cours de laquelle le journal et ses collaborateurs sont poursuivis pour avoir inséré dans un article de prétendues lettres rédigées par Louis-Philippe.

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