Extrait du journal

Quand un reporter ne sait plus à quelle actualité se vouer, ce qui arrive souvent pendant les vacances parlementaires, il s’en va interviewer une sommité du parti roya liste, la sommité, ravie de la bonne au baine, s'épanche copieusement, saisissant avec empressement cette occasion de faire croire que petit bonhomme vit encore. C’est alors que nous apprenons des choses à la fois neuves et intéressantes, ceci par exemple : « le sentiment qui prime tous les autres chez M. le duc d’Orléans, c’est l’a mour de la France. Il n’aspire au trône que parce qu’il sait quels services il pourra rendre au pays. » * Quel cœur de roc ne serait attendri à la pensé1, de ce jeune héros, qui, jour et nuit, ne songe qu’à notre bonheur comme cela fait cruellement ressortir notre ingratitude à nous autres qui allons qui, venons, qui crions vive Nicolas ! vive Félix Faure et qui ne pensons pas plus au descendant de Philippe-Egalité que s’il n’existait pas. Le reporter cependant nous apprend des choses curieuses et importantes : M. Dufeuille n’a plus de rôle politique, il reste simplement un des chambellans du Roy, par un Y. M. Dufeuille chambellan, l'idée est ré jouissante, que je voudrais donc le voir avec sa clef dans le dos ! Le malheur est que les royalistes sont très divisés pour régner. Les uns veulent res taurer une monarchie absolue comme sous le bien-aimé Louis XV, les autres veulent la monarchie parlementaire du bon roi Louis-Philippe. Nous avons un moyen bien simple de mettre tous ces gens-là d’accord, c'est de rester en République. A. R....