Extrait du journal

Au premier aspect, il semble que le mécanisme du bateau se réduit à deux colonnes entre lesquelles se prolonge, à travers toute la chaloupe, un axe de fer. A l’un des bouts se trouvent les roues, comme dans les bateaux à vapeur. Chaque colonne se compose de 20 anneaux en fer, dans l’intérieur desquels se trouve un engrenage immobile dont les intervalles sont remplis par 20 croix de fer, le tout reposant sur la même base en forme d’essieu; les anneaux et les croix sont entourés de fil d’arceau eu cuivre, dont les bouts communiquent avec la batterie galénique établie du côté opposé de la chaloupe. Aussitôt que ce contact a lieu, les anneaux et les croix se magnétisent et se tiraillent réciproquement, et tout le temps que ces dernières reçoivent le fluide magnétique des deux pôles opposés, le mouvement se maintient. Les batteries galvanises sont ordinairement composées de cuivre, de zinc et d’acide sulfurique réduit à l’létal liquide. Ici on a employé, au lieu de cuivre, une petite lame de platine, séparée du zinc par une légère couche d’argue non vernie. Le platine, comme on sait, ne s’oxyde jamais; il en résulté un avantage qui permet d’établir l’appareil sur un très petit espace. Les combinaisons qui se rapportent à la force et à la solidité sont on ne peut plus satisfaisantes. L’énorme pile galénique que l’ou fait voir à Londres, et qui occupe une grande chambre, est composée de 2000 paires de plaques qui ont une surface celer? de 1000 pieds carrés, tandis que la pile établie sur cette chaloupe n’a que 64 paires de plaques, qui n’offrent que 16 pieds carrés de surface, et ne le cèdent en rien cependant pour la force â la machine colossale de Londres; d’ailleurs le mouvement le plus fort de la machine de Londres ne dure que la première demi heure, après quoi la force se ralentit rapidement et s’annihile bientôt, tandis que la pile du bateau de Pélersbourg a été chargée à midi, et u’a cessé de fonctionner avec une égale énergie qu’à 10 heures du soir....