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La France, 26 septembre 1897

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La France
26 septembre 1897


Extrait du journal

Pan* la réunion qu’ils ont tenue hier, les con seillers municipaux socialistes ont rédigé le manifeste suivant, que nous publions à titre de document: Citoyens. Justement émus par le prix du pain, nous avons demandé à être convoqués pour faire exécuter certaines décision* que nous avions prises et que l’administration se refusait à appliquer. La loi de 1855 obligeait le préfet g nous réunir ou à donner, dans un arrêté motivé, les causes de son refus. Il n’a fait ni l’un ni l’autre. Car on ne saurait prendre au sé rieux les affirmations sans preuves qui ont la prétention de justifier la décision pré fectorale. On y relève, en effet, les contradictions les plus étonnantes. Pour ne pas convoquer le conseil, M. le préfet ose dire que le prix du pain n'est pas excessif, démentant ainsi, pour les besoins momentanés de sa cause,ses propres actes, puisqu'il invoquait, quelques jours aupara vant, la cherté du pain pour puiser dans les caisses de l’Assistance publique. Bien mieux encore ! Le même arrêté qui nie, ou début, le renchérissement du pain invoque,quelques lignes plus loin,laehausse des cours ». Le pain est cher quand le préfet entend faire acte d’autorité. Il ne l'est plus quand vos élus, invoquant leurs droits, veulent faire leur devoir. A vous, citoyens, de juger cet arbitraire. En demandant la réunion du conseil mu nicipal, nous voulions obliger l’administra tion à exécuter une décision du comité du budget et à laisser distribuer du pain aux familles nécessiteuses. Il est bon qu’on sache que M. le préfet de la Seine ne Ta pas voulu. Citoyens, en pareille circonstance, la plus petite des communes de France aurait pu obliger son maire ô convoquer le conseil municipal. Par suite du régime d’exception qui nous opprime, il n’en est pas de même pour nous. Il n’y a pas de loi qui nous protège, qui garantisse le moindre droit au peuple de Paris. Et quand, par hasard, un texte échoppé à la furie réactionnaire des ennemis de nos libertés nous reconnaît quelque indépen dance, il suffit du mauvais vouloir d’un }>réfet, ballotté par les fluctuations de la poitique, pour en annuler les effets. Nous protestons contre cette manière de faire. Mandataires de Paris, représentante de ses intérêts, c’est à nous et non à un fonc...

À propos

Lancée en 1862, La France était un quotidien suivant une ligne éditoriale à la fois libérale et favorable au Second Empire. Durant la Commune de Paris, le quotidien publia également une édition départementale imprimée à Tours. En 1874, Émile de Girardin, fondateur de La Presse et grand entrepreneur médiatique également proche d’Adolphe Thiers et de Gambetta, rachète le journal. Sur quatre pages, on y écrit de longs articles, en plusieurs parties, qui s’étendent parfois même sur plusieurs jours.

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