Extrait du journal

Et le directeur d’une autre école di sait (pic, sur cent élèves, il y en a vingtet-un qui ne sont allés qu’une ou deux fois seulement à la campagne, étant partis le matin pour revenir le soir, ci cinquante-cinq qui n’y ont jamais été. Qui ne se doute, cependant, des sur prises et des joies, comme aussi du très sérieux prolit intellectuel que pro curerait à ces prisonniers échappés de la ville, le spectacle de choses qu’ils ne connaissent que par des récits : des champs couverts de moissons, des prairies émaillées de fleurs, des belles lorèts, des ruisseaux, des montagnes ? De même, en sens inverse, il serait utile que les enfants des écoles rurales vinssent, aussi souvent que possible, à la ville voisine pour y voir ce dont on leur a parlé si souvent, les beaux édi fices, les musées, les omnibus, les tramways, les magasins. Cette instruction parles yeux risque rait pourtant de n’avoir aucun résultat, si elle n’était accompagnée d’une série d’explications théoriques. Il faut habi tuer les enfants à analyser, à compa rer, à juger. Un ne se figure pas com bien cette dernière faculté est rare, et combien son absence fait de tort à l’intcllectualitô moyenne d’un peuple. Les promenades scolaires devraient être regardées comme beaucoup plus importantes, à certains égards, que les heures d’étude. Malheureusement, notre organisation pédagogique ne leur donne pas la place qu’elles méritent. Faute d’instructions précieuses, beaucoup d’instituteurs et d’institutrices se feraient scrupule d’y conduire leurs élèves un autre jour que le jeudi ou le dimanche. Or, les maîtres ont besoin de ces deux jours pour ache-...