Extrait du journal

La presse européenne est unanime à flétrir la lâcheté de l’agression des Anglais au Transvaal. Les journaux allemands, russes, suisses, espagnols et même italiens s’accordent pour stigmatiser cette lutte inégale du fort contre le faible. De celte réprobation générale John Bull ne se prend qu’à la France. A notre presse il réserve toutes ses fu reurs. Nous sommes d’ailleurs, de vieille date, accoutumés à ces améni tés d'un goût plutôt douteux ; il nous en a saturés jusqu’à l’indigestion. Que nous veut-il donc ? Pourquoi crier haro contre nous seuls. Cela prouve qu’il ne faut demander ni logique, ni droiture à ses antipa thies; car enfin il trouve dans une certaine presse,à Paris, des servilités qui ne reculent devant rien. — Té moin le Figaro qui publiait diman che sous le titre : « Xe touchons pas à la reine » l’imprudent factum d’un de ses amis qui occupe à Londres, ditil, une haute situation mondaine. — Ce monsieur, que le Figaro nous donne pour un français, nous menace du boycottage de l’Exposition, et plus encore d’une guerre franco-anglaise, en représailles de ce qu’il appelle la campagne menée en France par la presse. A l’entendre, nos attaques par le dessin et par la plume soulèvent en Angleterre une dangereuse irrita tion. Il faut lire cette lettre pour en bien saisir toute l’impudence. Je conseille fort à eut homme du monde ne pas repasser le détroit, et le Figaro, qui se fait son interprète,ferait sagement d’aller le rejoindre sur le sol anglais: sa place n'est plus en France ; il le sentira s'il a conscience du dégoût qu’il y inspire à tous les cœurs fran...