Extrait du journal

UN IMPOT INIQUE De tous les impôts qui nous viennent de l’ancien régime, il n’en est pas qui porte mieux que la corvée la marque de leur origine. Il est vrai qu’on a changé son nom, et qu’on la qualifie officielle ment de « prestations en nature pour l’entretien des chemins vicinaux ». Mais c’est toujours la corvée, c’est-à-dire un impôt de capitation qui n’est assis ni sur le capital ni sur le revenu constaté ou présumé, mais sur la population. Tout habitant de la commune est ap pelé à fournir chaque année, eu nature ou en argent, trois journées de travail : 1° pour sa pev> .aie et pour chaque in dividu mâle, vaille, âgé de dix-huit ans au moins et de soixante ans au plus, membre où serviteur de la famille et résidant dans la commune; 23 pour tou tes ses charrettes ou voitures et pour ses bêtes de trait, de somme ou de selle. Le second article peut se défendre, car les propriétaires de chevaux et voi tures, contribuant à fatiguer les chemins, peuvent être obligés de contribuer à les réparer. Ce qui est absurde et inique, c’est qu’on fasse peser une taxe sur tous les hommes valides, sans distinction de fortune. Un grand propriétaire, qui a seulement trois domestiques mâles, paie moins qu’un ouvrier qui a quatre fils adultes. C’est là uue application du système odieux et suranné de la capitation. On se plaint de la stérilité relative des ma riages eu France; un reconnaît que la stagnation de la population est un péril pour notre pays, le vrai péril national,...