Extrait du journal

dre, chargé d’années et de considération, à l’heure où il n’avait plus devant lui aucun rôle et où il avait terminé sa mis sion. Nous ne serons pas ingrat et nous n’oublierons pas qu’il a apport ' sa pierre à l’édifice commun et courageusement la bouré son sillon. C’est une incontestable preuve de mérite que d’avoir, pendant cinquante ans, été nécessaire si souvent, que cinq chefs du pouvoir exécutif ont fait appel à sa haute capacité. Et c’est un mérite plus grand de n’a voir jamais été asservi à aucun d’eux et de n’avoir eu qu’un culte, celui de la Loi et de la Liberté, sans s’inféoder à per sonne, sans partager les erreurs et les passions d’un système, sans avoir subi l’esclavage moral d’un autre homme. C’est un mérite si grand que nous le déposons, comme une couronne, au pied de son lit mortuaire. M. Dufaure ne représentait pas nos idées, parce qu’il n’avait pas foi entière dans la démocratie ; mais cela ne nous empêche pas de rendre hommage aux vertus politiques, dont il a fait preuve. Le droit compte aujourd’hui un disci ple de moins. Albert Rabou....