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La France, 31 août 1871

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La France
31 août 1871


Extrait du journal

aurait-on pu dire alors, comme on a dit depuis « Pas d’argent, pas de Suisses! » à propos de ces derniers mercenaires, autres enfants do la Gaule, qu’une mi sère plus longue obligea plus longtemps à ce pénible service. Un jour, qu’il faisait au loin une expé dition, dont ils n’étaient pas, Ptolémée ne se souvint plus de ses Gaulois. Il les laissa plusieurs semaines sans penser à leur solde, et par une autre imprudence, c’est à Memphis, près de son trésor,qu’il oublia leur troupe affamée d’argent. Elle allait en commencer le pillage, quand, soit hasard, soit qu’il eût été pré venu, il arriva pour l’empêcher. Sans se donner encore le temps de les payer, il les mit au plus vite dans une garnison, qu’il choisit cette fois, avec un raffine ment de précaution qui fût, plus que de la orudencc. U les fit camper à la Sébennestiquc, une des bouches du Nil, à l’époque où il savait que ce fleuve, aux crues terribles, dont ces barbares ne connaissaient pas le danger, irait, les digues une fois rompues, submerger toute la plaine. Quand il sut qu’ils étaient bien en place et tranquilles, il lit lui-même, une nuit, lâcher les écluses. Le lendemain matin, tous les Gaulois , jusqu’au dernier, étaient noyés dans leur camp, et le bon roi se trouvait quitte. Il était débarrassé des soldats et de la solde. Jamais il ne lit plus bol exploit. C’est du moins le seul de toute son his toire que Qallimaquc ait pu chanter. Il fit une ode sur ces pauvres Gaulois noyés par prudence et par économie. Ils furent, je crois, les derniers qui vinrent en Egypte, avant saint Louis et sa croisade, et Bonaparte et ses républi cains; mais ils n’étaient pas les premiers qui y fussent venus. Dans quelques hypogées du temps des rois pasteurs, on les trouve représentés, sur les peintures murales, avec des guerriers d’autres races. Ils y sont re connaissables à leur type, fort différent de celui de ces guerriers d’Asie, ou...

À propos

Lancée en 1862, La France était un quotidien suivant une ligne éditoriale à la fois libérale et favorable au Second Empire. Durant la Commune de Paris, le quotidien publia également une édition départementale imprimée à Tours. En 1874, Émile de Girardin, fondateur de La Presse et grand entrepreneur médiatique également proche d’Adolphe Thiers et de Gambetta, rachète le journal. Sur quatre pages, on y écrit de longs articles, en plusieurs parties, qui s’étendent parfois même sur plusieurs jours.

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