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La Fronde, 3 mars 1903

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La Fronde
3 mars 1903


Extrait du journal

Elle, d'une vertu rigide et austère, elle qui avait vécu sans un trouble, l'âme et le corps matés par le souci et le travail, restait frissonnante au seuil de ce monde ignoré, que les paroles de sa sœur entl,'ouvraicntdcvalltelle, Pour la première | fois, tout son être, chair et esprit, avait l'intuition des délices refusées parle destin, la vision de ce que peut donner la vie il ses élus. A travers son horrouriustinctive de la faute, elle sentait peu il peu se lever en son cœur le désir, le fatal désir, qui a toujours son heure, si tardive soitelle, dans toute existence humaine ; elle le sentait se lever, mêlé à mille sentiments douloureux et confus de regret, d'envie, qui l'emplissaient d'une honte nouvelle, et si amère, qu'une rougeur montait lentement a ses joues, il son front, et qu'elle, l'impeccable et la sacrifiée, baissait la tète, écoutant encoresonncrà ses oreilles la voix sourde et chaude de sa sœur, qui s'était tue, troublée ellemême par tout ce qu'elle avait évoqué, retournée en esprit à son amour, à son amant.,....
La Fronde (1897-1929)

À propos

La Fronde est un journal quotidien féministe fondé à la fin du XIXe siècle par Marguerite Durand.

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