Extrait du journal

à peine sa moustache d'adolescent, et les I crises que nous lui voyons ressemblent I —^ encore à des maladies de croissance. Il s'est d'abord grisé de rhétorique, puis a fait sa philosophie avec le sentiment de F l'absolu qui caractérise les ardeurs juvé- c niles, entremêlant de frasques et de I grands coups de tapage les raisonnements ■ superbes et désordonnés. Maintenant, il cherche sa voie dans le trouble qui précède les vocations définitives et le pas- I sage de l'idée à l'action. La tâche est lourde, la vie est dure, et ce n'est pas trop d'être deux pour la porter. I A ce sujet, nous aurions peut-être, I nous, femmes de la fin du siècle, un I v examen de conscience à faire. Nous avons I CI été plus faibles et moins grandes que ». nos alnées, celles qui ont élevé la géné- ^ ration des forts penseurs de la Restau- ~ ration et de 48 : la mère de Lamartine, la 7 mère de Virtor Hugo, celle de Royer- I < Collard, et tant d'autres au caractère droit, à l'esprit vif et simple, dont les cœurs se haussaient bien au delà des I t ( convoitises personnelles et des intérêts I i d'argent. < On ne peut nier qu n y eut dans la seconde moitié du siècle un abaissement 1 i 1 des caractères féminins. ( D'abord, sous l'influence matérialiste , , du règne de Louis-Philippe, la femme ( ) commença à perdre le sentiment de sa I, p haute mission morale, pour se consacrer I à la garde des intérêts matériels. Quand | le capital, cette chose instable et fluide, ' devint une institution, et la plus res- I pectée, la femme s'absorba presque entière dans la tâche de rendre permanente la fortune familiale; elle fit de r éd ucation de ses fils un instrument de richesse, et, très occupée à préparer la dot de ses I s filles, elle crut avoir rempli tout son de- voir en recherchant pour elles un beau j , mariage....