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La Fronde, 7 mai 1899

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La Fronde
7 mai 1899


Extrait du journal

— Oui, dit la vieille Mme de Briançon quand le petit cercle de ses familiers se fut resserré autour d'elle, oui, mes amis, ma bru m'a traînée à la répétition générale du Torrent... Je l'y ai suivie à contre-cœur, d'abord parce que j'exècre les spectacles dans la journée et que cette après-midi-là, précisément, était bleue et tiède comme si le vrai printemps se fût décidé à nous faire visite. Il y avait encore une autre raison à ma mélancolie . J'avais entendu Lysislrata et Amants du même M. Donnay et je pressentais que ce malencontreux Torrent m'allait gâter le souvenir de ces œuvres légères, fragiles, libertines et aimables à la façon d'un Fragonard qui aurait passé par Montmartre. Aucune morale n'est plus ennuyeuse que celle prêchée parees le jeunes ermites qui n'ont pas eu c temps de devenir de vieux diables: ils n'entendent rien à la vertu et la montrent si guindée, si mal à l'aise, si étrangement travestie,qu'on regrette la graco et la vérité du joli vice qu'ils présentèrent jadis, en liberté....
La Fronde (1897-1929)

À propos

La Fronde est un journal quotidien féministe fondé à la fin du XIXe siècle par Marguerite Durand.

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Données de classification
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