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La Fronde, 1 décembre 1903

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La Fronde
1 décembre 1903


Extrait du journal

Je sais bien que l'anti'Yrninismc la dénigrerait volontiers en disant, selon un mot spirituel, qu'elle avait « quelque chose au-dessus de son sexe », en d'autres termes qu'elle n'était pas asspz femme. Mais c'est seulement par la lourdeur plastique qu'elle ne l'était pas assez. Le cœur avait les élans, les tendresses, les besoins d'affection, les exaltations sentimentales, la tète avait les admirations et les emportements passionnés. qui seraient exclusivement des qualités féminines, à en croire les idées toutes faites, — idées que, d'ailleurs, à l'éloge du sexe masculin, la réalité ne cesse de démontrer. Un épais système osseux, des chairs massives l'ont donc privée du charme, de la grâce qu'elle se fût souhaités. Wieland a dit: « On pourrait la prendre pour une domestique suisse. » Elle eut la malechancc, voilà tout, de ressembler à maintes femmes tàillées sans finesse....
La Fronde (1897-1929)

À propos

La Fronde est un journal quotidien féministe fondé à la fin du XIXe siècle par Marguerite Durand.

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