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La Fronde, 28 août 1898

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La Fronde
28 août 1898


Extrait du journal

Celle-ci avait dix ans. La vie lui fut si douce qu'on hésite, pour expliquer sa mort atroce, entre deux hypothèses : le suicide et l'assassinat. C était une de ces pauvres la petites créatures secouées par a névrose des races dégénérées, rongées par l"anémie des grandes villes,etque guériraient peut-être un peu de tendresse, de soins et d'air pur. Elle n était pas aimable, dit-on, n'étant pas aimée; elle n'était pas belle, car la beauté des enfants est faite de santé et de joie. Rien en elle ne pouvait natter l'orgueil paternel. Revenue il l'animalité, les bas instincts triomphaient en elle, éveillés avant l'âge et pervertis. Et, sans qu'un doute vint aux parents sur la proportion de la responsabilité enfantine et de leur propre rcsponsabilité, ils avaient caché comme une tare celte déchéance de leur chair. Devant la misère physiologique, le détraquement nerveux, la démoralisation inévitable, ils n'avaient senti que la honte et l 'irritation....
La Fronde (1897-1929)

À propos

La Fronde est un journal quotidien féministe fondé à la fin du XIXe siècle par Marguerite Durand.

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