Extrait du journal

Donc la chose était faite. La nouvelle receveuse était nommée et viendrait prendre son poste dans trois jours. Le fardeau de travail écrasant, Mlle Cécile le laissait enfin glisser de ses épaules meurtrie«>. Elle ne serait plus cou train te par les froids matins d'hiver, de se lever grelottante avant cinq heures pour l'arrivée du courrier. Le soir elle n'userait plus ses yeux las sur les complications des chiures. Elle ne serait plus recluse dans l'étroit bureau par les beaux jours d'été où il fait si bon cheminer dans les petits sentiers des bois. Elle s'installerait à Chartres, près de son plus jeune frère, en quelque humble logis de faubourg avec un jardinet fleuri. Elle vivrait là de ses petites, petites rentes de receveuse retraitée, astreinte à de continuelles privations, sans doute, mais libre au moins, libre de dormir le matin, quand il fait froid et noir et qu'il est si dur de quitter le lit tiède ; libre d'errer par les matinées ensoleillées du printemps et par les soirs limpides de l'éié....