Extrait du journal

Il Y a sans doute en chacun de nous un ] mystérieux montreur de lanterne magi- ] due, et comme tout barllUTn a ses préré- , J'enres et ses caprices fju 'il impose au public, ainsi le mystérieux barnum dont je veux parler, au hasard des jours et des heures, on ne sait pourquoi, tire suivant sa fantaisie, des profondeurs closes de notre mémoire, certaines images du passé qu'il étale à la lumière du présent et qu'il nous force à regarder une fois de plus.Celle dont il a secoué la poussière aujourd'hui devant les yeux de ma pensée me représente la fraîche matinée d un des derniers printemps oit je montai au château de Loches. Je marchais le long des rues herbeuses et mortes, tracées dans l'enceinte de la forteresse, entre les maisons bourgeoises fermées commeencore par crainte d'assaillants possibles, bardés de fer, casque en tête, l'écu et l'épée au poing, surgissant d une brèche des remparts éventrés ; j entrai en passant dans la collégiale, la curieuse église Saint-Ours avec ses deux tours, pyramides évidées, posées sur la nef dont elles font la voûte surexhaussée, et qui mettent invinciblement dans l esprit ces vers audacieux de Victor Hugo ....