Extrait du journal

Verdun. 9 mai. — Le duc de Wind sor a prononcé lundi soir, à Verdun, une allocution radiodiffusée aux Etats-Unis et dont voici les passages essentiels. En vous priant de cet endroit his torique, je ressens profondément la présence de la grande armée aumorts et je suis convaincu que s* ceux-ci pouvaient faire entendre leur voix, ils approuveraient ce que je vais vous dire. Depuis deux ans et demi, je me suis tenu délibérément à l’écart des affaires publiques et j’ai l’intention de continuer. Je ne parle au nom de personne que de moi-même, sans l’assentiment préalable d'aucun gou vernement. Je parle simplement en soldat de la dernière guerre, dont le vœu le plus aident est qu’une folie aussi cruelle et aussi destructive ne vienne plus accabler l’humanité. Si je romps maintenant le silence eue je me suis imposé, c’est en rai son du danger manifeste où nous nous trouvons d’être ramenés à une réédition des sinistres événements qui se sont produits voici un quart de siècle. Le lourd malaise qui pèse sur le temps où nous vivons m’ap pelle à élever la voix pour exprimer respiration universelle à la déli vrance des craintes oui nous assail lent et au retour à des conditions de vie normales. Vous et moi savons que la paix est une chose bien trop essentielle...