Extrait du journal

Te voici donc, Victoire, aux larges ailes d’or 1 A travers l’horizon qui, là-bas, s’illumine, Nous te voyons planer et... sans descendre [encor, Chercher à regagner ton pays d’origine ; Tu 11e pouvais rester sur le sol allemand Sans ternir à jamais ta robe d’innocence ; Ton âme est trop sereine et ton coeur trop [vaillant. O11 11e vit pas chez Eux quand on connaît la [France, La France... et les Français, oh ! pas ceux [d’autrefois A l’humeur trop souvent futile et goguenarde, Mais bien ceux d’aujourd’hui redressant leurs [carquois Four terrasser le Boche et ses hordes pillardes. Le jour où tu viendras, bel oiseau radieux, De fleurs et de lauriers nous ornerons nos [têtes Et tous, à l’unisson, les jeunes et les vieux Se pareront gaîment de leurs atours de fêtes : Sur les balcons du ciel festonnés de drapeaux, Dans l'éclat merveilleux d’une lueur intense, Nous verrons se presser, affranchis des tom[ beaux, Les mânes des héros qui sont morts pour la [France ; Ce jour-là, le soleil sera resplendissant, Des parfums inconnus flotteront dans l’espace, La terre frémira sous des accords troublants Et, pour mieux t’honorer... nous voilerons nos [faces. Nos gars s’attelleront, le jour où tu viendras, A ton char triomphal enguirlandé de roses Et tu défileras, au milieu des hurrahs, Far les prés embaumes, dans une apothéose. Puis, pour te conserver, pour te tenir encor, Pour te tenir toujours, ô sublime Victoire, Debout, nous te mettrons sur un grand socle [d’or Gardé par nos Poilus... artisans de ta Gloire ! L L. NOUNEZ....