Extrait du journal
Depuis que les pommes de terre ont été taxées à 50 et à 55 centimes, le tubercule a, comme par enchantement, disparu de nos C’est fort joli de taxer, mais encore y faut11 deux conditions en dehors desquelles la taxe est une lourde faute, un crime même contre l'alimentation publique ; ces deux conditions sont : 1" l’apport des stocks ; 2" l’application strictement rigoureuse de la taxe. La taxe est un instrument très dangereux qui >e rcourne la plupart du temps contre ceux dont elle prétend protéger les intérêts. La preuve en a été faite vingt fois au moins de puis la guerre ; mais nos administrations sont incorrigibles et continuent à en jouer comme l’ours jouait du pavé, l’our chasser les mau vaises mouches, les mercantis, elles affament la population. La taxation est utile et nécessaire en cer tains cas ; pour le pain, par exemple, parce que la farine est fournie aux boulangers à un prix déterminé, en quantité contrôleé, parce que l’on peut établir les frais légitimes de pa nification et déterminer à coup .sur un prix de vente laissant au boulanger son bénéfice normal, offrant à la population l’aliment indispensable en quantité suffisante. Autre exemple : Avec les pluies abondantes de ces derniers temps les champignons pous sent, tout seuls, avec frénésie. Les marchés en sont inondés et comme la denrée est périssable, les ramasseuses et marchandes ont tout in térêt à vendre vite. Elles ont bien essayé de faire payer 2 francs la livre et plus. Il a suffi à Bayonne d’un ordre du Maire, à Biarritz d’une invitation de la police pour que les marchandes se soumettent à la taxe qu’on leur a imposée et nous avons eu des cèpes à des prix raisonnables, parce qu'il y avait stock im portant et parce qu'il y av’ait 'surveillance réelle. l’our la viande de boucherie, il y a une taxe justifies par l’apport -uffi-ant du bétail mais elle e-t inopérante parce qu’actuellcment les boucliers semblent entendus pour n’en tenir aucun compte et que l’on n'y tient pas la main. Les plaintes du public sont innombrables et l’ouverture très prochaine de la boucherie coopérative de l’Union. 11e suffira pas à régu lariser les cours, car elle ne sera ouverte qu'aux sociétaires. On réclame l’ouverture de bou cheries municipales et déjà celle de Bayonne a donné d’excellents résultats. Mais revenons à la pomme de terre ! Com ment. dans une période où la récolte est défi citaire et de beaucoup, où les transports étant paralysés, les échanges et le ravitaillement sont devenus presque impossibles, il se trouve une administration pour décréter tout de go : « La pomme de terre ne se vendra pas moins de 50 ou 55 centimes le kilo, suivant la qua lité » et, pour se croiser les liras devant les marchés vides et les populations urbaines criant famine ! Taxez, si vous voulez, mais au préalable apportez-nous des stocks et jetez-les sur le marché. Ah ! vous nous offrez la pomme de terre à 10 sous ! mais montrez-la donc que nous l’achetions — Vous n’en avez pas ? Vous ît’en trouvez pas ? Vous 11’êtes pas capables de découvrir les stocks cachés chez des acca pareurs ou des affameurs ? Alors votre taxe n’a qu’un effet, celui de briser toutes les ini tiatives, d’interdire notre ravitaillement, de nous condamner à la famine. F.t ceci 011 peut le prouver. Une de nos coopératives avait acheté des wagons de pommes de terre au prix de 53 francs les cent kilos pris au lieu de production. Avec les frais de transport cela fait près de 60 francs rendu à Biarritz. Mais la taxe intervient pour interdire l’expédition, pour empêcher l’arrivée ici d’une denrée qui coûte 12 sous et qu’il faut revendre 10. De même pour un autre importateur de notre ville ; il avait passé marché pour quelques dizaines de tonnes de pommes de terre, mais comme le prix de revient est supérieur au prix de la taxe, il a du résilier son. marché. Le seul résultat du bel arrête préfectoral a...
À propos
La Gazette de Bayonne de Biarritz et du Pays basque fut un quotidien régional publié entre 1923 et 1940. Son propriétaire Richard Chapon contrôlait alors un vaste réseau de publications en Aquitaine, dont La Petite Gironde. La Gazette de Bayonne de Biarritz et du Pays basque y piochait parfois des articles, voire des rubriques entières. Son contenu est, à l’exception de la troisième page, identique à celui de La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, publication jumelle.
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