Extrait du journal

Mercredi dernier, les enfants des Ecoles ont eu une agréable aprèsmidi, les uns au Théâtre municipal ont remonté le cours de l'Amazone avec de hardis explorateurs ; au Majestic, d'autres ont suivi les héros de la fameuse Croisière Jaune, les uns et les autres ont clé ravis du voyage. A l’occasion de Noël, un journa liste parisien a eu Vidée, peut-être singulière, d’aller voir les enfants des hommes qui ont si tristement tenu la vedette pendant les derniers scandales, pauvres enfants qui sont d’innocentes victimes. Les petits Stavisky sont élevés par leur fidèle gouvernante qui leur con sacre son temps et ses humbles res sources. La petite Michèle voudrait bien avoir pour Noël une poupée qui ferme les yeux, mais surtout elle voudrait que revienne « papa » qui est en Amérique depuis trop long temps, Claude voudrait un cheval mécanique, une auto, et « que re vienne maman qui a mal au pied de puis si longtemps ; pour sûr. le doc teur qui la soigne doit être bien sot de ne pas encore avoir su la guérir ». Le confrère dont la curiosité est insatiable, a interrogé le petit Mau rice Garai : « tous les autres élèves entourent d’affection cet enfant ex traordinairement intelligent et si doux ; aucun ne lui a jamais fait de peine, il est aimé de tout le monde. « Irez-vous en vacances », question ne le journaliste. — «Non, Monsieur, je ne dois pas partir, répond l’en fant, et se tournant du côté de ses camarades, il ajoute : mes camara des savent pourquoi. » Par centre, le fils de Bonny, un tout jeune garçon, n’a pas rencontré d'indulgence ; il a été houspillé, mo qué, maltraité, à tel point qu'il a fait six écoles depuis les affaires de son père ; la maman vient de déci der qu’elle le garderait auprès d’elle; l’enfant pâle et farouche a l’aîr d’un jeune animal traqué ; pour sa Noël, il voudrait «un peu plus de justice». Tout cela n’est-il pas navrant ? (Lire la suite page 2, colonne 1.)...